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Apple annonce un investissement monstre aux États-Unis, pour éviter les foudres de Donald Trump

La marque à la pomme prévoit d’embaucher 20 000 personnes aux États-Unis au cours des quatre prochaines années. Elle annonce aussi lancer une nouvelle usine de fabrication de serveurs à Houston, au Texas : autant d’éléments destinés à montrer patte blanche, comme le groupe californien l’avait déjà fait pendant le premier mandat de Donald Trump.

« Son plus important engagement de dépenses jamais réalisé » : Apple a annoncé, ce lundi 24 février, qu’il allait investir 500 milliards de dollars aux États-Unis sur quatre ans, répondant aux demandes de Donald Trump de rapatrier les usines aux États-Unis. Dans un communiqué, la marque à la pomme promet d’embaucher au total près de 20 000 personnes supplémentaires. La somme permettra de financer des projets dans la recherche et le développement, l’ingénierie du silicium et l’intelligence artificielle (IA), selon le groupe californien.

L’entreprise de Cupertino a ajouté qu’il augmentera la capacité de ses sites existants dans le pays, comme ses centres de données en Arizona, en Oregon, en Iowa, au Nevada et en Caroline du Nord. Une nouvelle usine, qui fabriquera des serveurs destinés à l’IA pour le groupe californien, ouvrira ses portes d’ici 2026 à Houston, au Texas. Une « académie de fabrication » sera également créée à Détroit, une structure qui aide les petites entreprises à se lancer dans la fabrication. « Nous sommes convaincus de l’avenir de l’innovation américaine et nous sommes fiers de nous appuyer sur nos investissements américains de longue date avec cet engagement de 500 milliards de dollars pour l’avenir de notre pays », a souligné Tim Cook, cité dans le communiqué.

Donald Trump se félicite de « ses projets d’usine au Mexique qui ont été arrêtés », alors qu’ils n’ont jamais existé

Ces annonces ont lieu quelques jours après la rencontre entre Donald Trump et Tim Cook : jeudi dernier, le président américain avait d’ailleurs laissé fuiter certaines annonces de ce jour. « Cook investit des centaines de milliards de dollars et d’autres aussi », déclarait le milliardaire, dont les propos sont rapportés par Axios. Le locataire de la Maison-Blanche ajoutait :

« Nous aurons beaucoup de fabricants de puces qui viendront, beaucoup de constructeurs automobiles qui viendront. Ils ont arrêté deux usines au Mexique qui commençaient à être construites. Ils les ont juste arrêtées – ils vont les construire ici à la place, parce qu’ils ne veulent pas payer les droits de douane. Les droits de douane sont incroyables ».

Une affirmation que Tim Cook s’est bien gardé de corriger, car Apple n’a jamais eu le moindre projet d’usine (ou la moindre usine) au Mexique, rappelle le journaliste américain Mark Gurman sur Threads. Mais la menace des droits de douane est, elle, bien réelle. Depuis son retour au pouvoir, le président américain a menacé d’imposer au 1ᵉʳ février une taxe supplémentaire de 10 % sur les produits importés de Chine. Un problème pour Apple, qui cherche toujours à diversifier sa chaîne d’approvisionnement en Inde et dans d’autres régions d’Asie. L’entreprise américaine reste encore très dépendante de ses fournisseurs et de ses usines basés en Chine.

Une stratégie déjà adoptée pendant le premier mandat de Donald Trump

Ces annonces d’Apple ne sont pas sans rappeler celles émises pendant le premier mandat de Donald Trump. La marque à la pomme était déjà parvenue à échapper à des droits de douane supplémentaires, en annonçant des investissements similaires aux États-Unis. En 2018, le groupe californien avait par exemple mis en avant une « contribution directe » de 350 milliards de dollars à l’économie américaine. Il avait aussi soutenu que des taxes supplémentaires profiteraient surtout à ses concurrents comme Samsung, rappelle Bloomberg. Il aurait aussi promis de construire trois « grandes usines, de belles usines », selon des déclarations de Donald Trump émises pendant son premier mandat – des usines qui n’ont jamais vu le jour, et sur lesquelles Apple ne s’est jamais expliqué, rappelle Mark Gurman, journaliste chez Bloomberg.

Même topo en 2021 : l’entreprise de Cupertino s’est engagée à investir 430 milliards de dollars aux États-Unis et à créer 20 000 emplois dans tout le pays, sur une période de cinq ans. Aujourd’hui, Apple fait donc de même pour le second mandat de Donald Trump, face à un président qui a adopté une stratégie similaire : inciter les entreprises américaines à fabriquer des produits sur le sol américain, en agitant le drapeau des taxes sur les importations.

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Stéphanie Bascou